Une journaliste et un photographe en bateau
Entre la Jamaïque et Aruba...
Il y a des journalistes qui prennent l’avion. Enfin… de moins en moins parce que presque plus aucune rédaction ne paie les frais de reportage des pigistes.
Il y a des journalistes qui voguent de reportage en reportage, certes encore moins nombreux (pour l’instant), nous en faisons partie ! Evidement, nous sommes plus lents que les premiers : il nous a fallu 25 jours depuis Palerme pour rejoindre Tanger au Maroc. Avec des escales bien sur. Des escales à attendre les bonnes conditions de vent. Des escales pas des plus désagréables cependant.
Ainsi Basta a séjourné près de la dernière conserverie de thon rouge du sud de la Sardaigne, à Caloforte, avant de se la jouer grand chic à Formentera aux Baléares en revêtant des pompons blancs dans ses haubans.
Puis ce beau navire se l’est coulé douce dans la Cala Cerrada, une calanque bien fermée comme son nom l’indique, à proximité de Carthagène. Premier bain de mer de la saison pour l’équipage...
Basta s’est ensuite tapé le passage du détroit de Gibraltar, avec ces tourbillons et autres maelströms juste au cap de Ceuta à la tombée du jour, puis de forts courants, de nuit, qui l’ont fait dériver dans le chenal à cargos…
Mais ces longs jours perdus pour notre porte-feuille, le sont moins pour notre Culture.
Oui, en navigation, l’équipage du BASTA prend le temps de se « culturer ».
Relecture du plombant « L’insurrection qui vient » du Comité Invisible, relevée par
l’écoute à la barre en podcast d’émissions de Daniel Mermet. L’horizon paraît plus souriant à entendre des membres de ce mouvement libertaire d’insolvables volontaires qui cumulent des prêts en banque non remboursables pour financer la résistance au capitalisme !
Quel bel ouvrage que le très érudit « Bréviaire méditerranéen » de Predag Matvejevitch où l’on apprend qu’à Athènes comme à Sparte, l’Agora était à la fois marché et place publique ». Et qu’Aristote déjà « demanda que fût-ce dissocié ces deux activités : il ne fallait pas confondre les lieux de rassemblements politiques et le banal espace réserver au commerce ».
Et pour arriver sur Tanger, rien de tel que le récit du premier reporter voyageur originaire de cette ville, Ibn Battouta, qui parcouru le monde, lui aussi, mais au XIVème siècle...
Au comble de la cuculture du bord, avec notre compact qui ne craint même plus les embruns, nous avons réalisé un web-docucu de dauphins super motivés.
Et oui, les dauphins adorent régater avec le Basta sous voiles. Peut-être parce qu’ils aiment sa coque violette ?...
Une couleur que le douanier du port de Tanger, monté à bord pour remplir les formulaires d’entrée du Basta au Maroc, apprécie aussi à sa façon :
- Quelle est la couleur du bateau ?
- Violet.
- Mais violet, c’est quoi ? C’est bleu ? C’est blanc ?
- Ben… c’est violet !
- Mais j’écris quoi ? Bleu ? Blanc ?
- Euh… oui blanc, le pont est blanc !
BASTA est en Bretagne...
Après 63 jours de mer depuis le Panama, Basta flotte sur la Vilaine.
Nous retapons dans le Morbihan une micro-ferme : https://microferme-bastardiere.fr/
Nous y accueillons désormais des Wwoofeurs. Venez nous aider contre gite et couverts !
Pour connaître notre démarche, lisez ça !
Consultez nos articles de presse ou podcaster nos reportages radio : https://cecileraimbeau.wordpress.com/
Découvrez notre premier périple de jeunesse sur notre voilier de 6m50 le "Bourlingueur", relaté dans deux numéros de Voiles et Voiliers de 1995 ici et là.
bateaubasta@gmail.com
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"Chroniques Bolivariennes", un voyage dans la révolution vénézuélienne, Editions du Croquant.
"Argentine rebelle, un laboratoire de contre-pouvoirs", aux editions Alternatives.
"Avoir 20 ans à Belfast", aux Editions Alternatives, avec un texte de Sorj Chalandon.
"Reportages, de l'autre côté du monde", aux Editions Gilles Labarthe / editions d'En bas.