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23 janvier 2020 4 23 /01 /janvier /2020 18:41

Après des siècles de colonisation, les Amérindiens Ngäbe du Panama ont lutté pour un territoire, réaffirmé leur identité, retrouvé une religion et une écriture propre suite à une révélation qu'ils auraient reçue de leur dieu Mamatata en 1962. Mais dans le hameau de Kiad, sur le fleuve Tabasara, tout ce qui a contribué au renouveau de leur culture amérindienne est aujourd'hui englouti par la construction d'un barrage hydroélectrique que l'ONU prétendait « écologique ». Confiants dans la prophétie, la famille de Weni lutte pour la préservation de leur culture et de leur vie autarcique. Sa survie dépend de la force de leur résistance face à un adversaire puissant : la finance carbone internationale. La banque d'investissement hollandaise à capitaux publiques FMO et la banque allemande DEG du groupe financier KFW sont impliquées dans le plan de financement du barrage Barro Blanco.


Réalisation : Daniel Hérard, Bateau BASTA Production !

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24 décembre 2019 2 24 /12 /décembre /2019 13:00
Kuna Yala for ever
Merci, amis Kunas, de continuer à résister...

Devant Basta, une forêt tropicale vierge, comme il n'en existe quasiment plus.
Derrière, une toute petite île où vivent à peine 200 habitants dans une promiscuité exceptionnelle. 
Leur île est presque au niveau de la mer et ils l'ont remblayée avec tout ce qu'ils pouvaient : coraux morts, bouteilles vides, bois et ordures flottées...

Nous sommes revenus à notre bord et nous entendons les bruits de la fête qui perdure. Parce qu'elle va durer toute la nuit et même pendant cinq jours d'affilée...
En écoutant encore les cris, les chants, les flûtes et les maracas, j'écris, je cuve et je pleure...

Sur cette toute petite île, des cabanes faites de palmes, meublées de hamacs.
Nous sommes ancrés au Kuna Yala, le territoire autonome des Amérindiens Kunas, entre le Panama et la Colombie, sur la côte caraïbe. C´est l’île de naissance d’un ami kuna au look punk et l'île d'une tante d'un ami kuna au look rasta. 

Les Kunas forment un peuple amérindien de 50 000 individus, dont la plupart vivent dans des petites îles isolées selon une tradition multi-millénaires, même si certains maintenant peuvent être aussi un peu punk ou un peu rasta...

Cela fait maintenant sept ans que nous naviguons dans ces eaux amérindiennes.
On y est restés scotchés, pas seulement parce qu'on y gagne une partie de notre vie en embarquant à notre bord des touristes, mais aussi parce qu'ici, quelque chose d'indescriptible existe. Parfois, on le ressent sous la forme d'un sentiment diffus de voyageurs privilégiés, parfois il nous saisit comme une expérience sociale unique, voire politique...

Sur cette petite île, se déroule une cérémonie : la cérémonie de la chicha, en l'honneur d'une jeune fille devenue pubère et d'une autre plus âgée bientôt prête à marier. 
Les kunas sont organisés en une société matriarcale dans laquelle la femme hérite des biens de la famille. 
Pour honorer les filles, si importantes au sein de la communauté, on organise ces fêtes cérémonieuses qui sont des communions,  des moments de partage, pour solenniser l'épanouissement des jeunes filles, futures sources de vie et du devenir kuna. La famille des deux jeunes filles a prévu cinq jours de festivités avec boissons, nourriture, bonbons, cigarettes pour tout le monde.
Dans la grande hutte communautaire faite de palmes, où tous les villageois sont réunis, des maîtres de cérémonies en chemises roses et chapeau de feutre servent des calebasses de « chicha fuerte » bien remplies, un jus de canne à sucre fermenté généralement agrémenté de café. Un alcool artisanal qui monte facilement à 12 degrés.

On va le boire cinq jours durant. Cinq jours pendant lesquels la communauté va s'enivrer, délirer, rigoler, parler à ses esprits et ses morts, danser, écouter des chants psamoldiés...
Cette cérémonie là, est peut-être la septième à laquelle nous participons, mais elle revêt une tournure spéciale á nos yeux : elle est organisée par un « omegid », un homme-femme, le troisième sexe chez les kunas, un homo amérindien qui honore ses nièces. Un omegid ici très efféminé.

Nous voilà donc dans une hutte en palme où d'un coté se trouvent les hommes kunas, de l'autre les femmes kunas. Des deux cotés, on y boit des calebasses de chicha cul sec. 
Chez les kunas, dans ces cérémonies, tout adulte peut boire, aussi bien les femmes, les grand-mères que les hommes. Et c'est bien ainsi que cela se passe. Bizarrement, pour nous, sans mesure, mais aussi sans incidents, sans incivilités, au contraire dans un esprit de bienveillance et de partage, même si on se soule jusqu'à ne plus tenir debout.
J'adore voir ces vieilles dames se défoncer en rigolant dans leur tenues traditionnelles, vêtues de paréos, de chemisiers à molas, les bras et les jambes couverts bracelets de perles, avec un anneau en or dans les nez. Et ces danseurs qui sautillent en faisant tinter leurs colliers d'os de pelican. Et les chefs qui inhalent la fumée d'un cigare rituel qu'on leur souffle dans le nez. 
Et les omegids de jouer un peu les tapettes dans ce tableau, en allant d'un coté et de l'autre, en distribuant des verres d'eau aux chefs pour qu'ils se desaltérent entre les calebasses de chicha, en s'occupant des vieilles femmes qui titubent déjà en fumant des cigarettes, pendant que nos amis kunas nous embrassent et nous remercient d’être là...

Alors je pleure, une fois retournée á bord. Oui je pleure parce que je suis soule moi aussi et parce que j'aime trop cette cérémonie. Son esprit égalitaire, trans-genre, matriarcale. Ce moment irraisonnable oú l’hôte dépense ses économies pour la communauté. Ce territoire sans publicités, sans voiture,  juste fait de cases végétales, de pirogues á voiles. Cette importance primordiale des relations sociales. Cette vie si communautaire. Cette résistance á la société individualiste et au capitalisme. Cette tolérance festive, sans tabous de l'ivresse, une soupape pour endurer le poids de la promiscuité et des règles strictes de la tradition... : le Kuna Yala !
Merci amis kunas punks, rasta, ou traditionnels !
Merci de nous accepter et de nous aimer, nous qui venons d'un monde qui nous paraît si associal comparativement, si destructeur aussi, quand il continue à ignorer que vos îles coulent sous la montée des eaux, que vos coraux meurent à cause du réchauffement, que les plastiques envahissent vos plages, que votre culture est menacée...
Merci de continuer á résister.

Kuna Yala for ever.
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11 décembre 2017 1 11 /12 /décembre /2017 13:10
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8 août 2017 2 08 /08 /août /2017 07:04

Avec notre caméra et notre micro, on a suivi l'ami guna Pablo dans l'atelier de fabrication d'huile de coco de l'île de Mamitupu, dans le territoire amérindien Guna au Panama.

Depuis plus d'un siècle, les Gunas vendent leur production brute de noix de coco aux Colombiens qui viennent leur acheter d'île en île en bateau pour l'exporter vers leur pays à l'usage de leur industrie.

Impulsé par notre ami Pablo, ce petit atelier est un projet pilote pour qu'enfin les Gunas transforment eux-même leurs noix de coco, génèrent de l'emploi dans leurs îles et gardent la valeur ajoutée dans leur territoire.

Reste à trouver un marché pour l’huile Guna Ogob ,100% bio, 100% Guna !

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21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 16:43
Une bonne recette de langouste bio-vegan-crudivore de maman Jacqueline !

Une bonne recette de langouste bio-vegan-crudivore de maman Jacqueline !

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BASTA est en Bretagne...

Après 63 jours de mer depuis le Panama, Basta flotte sur la Vilaine.

Nous retapons dans le Morbihan une micro-ferme : https://microferme-bastardiere.fr/

Nous y accueillons désormais des Wwoofeurs. Venez nous aider contre gite et couverts !

https://wwoof.fr/host/6386-La-Bastardiere

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