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21 décembre 2007 5 21 /12 /décembre /2007 08:31
De moins 20, le thermomètre est passé à moins 13, puis moins 7 degrés… Ouf, les températures remontent un peu, mais la glace ne fond pas. 

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  Les bruines prévues avant Noël ne devraient rien y changer. Il faudrait des averses.



  A Langre, point culminant de la région (que nous n’avons pas encore dépassé) l’épaisseur de la glace ferait 10 centimètres. 


Autour du bateau, la couche mesure au moins 6 centimètres.

-DHE9413-BD.jpg

 Rituel matinal : faire gîter Basta d’un côté, puis de l’autre, afin de décoller la coque de la glace qui l’a cerné pendant la nuit. Parfois, on tire aussi sur les amarres, en avant, en arrière, mais cette méthode crée des déchirements de la calotte encore plus violents !

 Ces bruits de glace contre la coque  à l’intérieur du bateau ne laissent pas froid…

 Deux fois par jour, mieux vaut casser la croûte à l’aide d’un tube en acier en tapant ferme tout autour du bateau.

 -DHE9331-BD-copie-1.jpg

Au réveil, il faut aussi balayer la glace accumulée sur le pont pour éviter que les amas verglacent et y fassent patinoire. Pas la peine de tenter de lover les bouts : raids, ils tiennent tout seuls.

 Reste à attendre le brise-glace. Il avance vers Chaumont depuis Saint Dizier (à 80 kilomètres), tout doucement, brisant la glace au rythme d’un bief par heure. Le responsable fluvial de la zone a enfin opté pour cette solution, obligé par deux mariniers chargés voulant passer.

undefinedIl hésitait. Il y a deux ans, la manœuvre a fait deux morts. A l’époque, il est vrai, le brise-glace du canal n’était qu’une barge tirée par un tracteur roulant sur les chemins de hallage. Le tracteur était tombé à l’eau avec ses deux conducteurs, morts dans la glace… Depuis, la barge qui a été motorisée est autonome. Mais elle avance péniblement, selon le capitaine, joint au téléphone. Il ne compte pas arriver à Chaumont avant la fin de la semaine prochaine, le 26 décembre – le personnel fluvial ne travaillant ni les week-ends, ni les jours fériés.

Basta pourra-t-il alors parcourir les cent kilomètres de canal restant jusqu’à la Saône ?

 

 

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17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 07:24
L’Arctique, c’est bien plus près de chez nous que ce qu’on voulait nous faire croire. Chaumont, vous connaissez ? Sa cathédrale, ses majorettes, son canal… Et surtout, son climat. Ici, en Chaumontique, cette nuit, le thermomètre indiquait moins 20°.

 Basta s’est amarré à la halte nautique de cette préfecture de Haute-Marne samedi soir. Cependant, la très aimable responsable de la base était alors en voyage. Dommage, les belles bornes électriques qui jaillissent de la berge comme des stalagmites ne pouvaient nous être d’aucune utilité : fermées à clé. Impossible de brancher notre petit chauffage électrique qui ne fonctionne que sur du 220 volts.

 On se souviendra donc du petit matin du dimanche 16 décembre 2007. Zéro degré dans le bateau au lever ! C’était beau ces mini-stalactites collées aux hublots à l’intérieur du bateau…

Glace-dans-Basta.jpg

Vite, au moins, allumons le four pour nous réchauffer et la gazinière pour faire un café ! Nouvelle déception : les bonbonnes de gaz, par sécurité sur un bateau, sont placées –non pas dans l’habitacle- mais dans un compartiment aéré accessible par l’extérieur, un coffre du cockpit. Or, le butane gèle. Le four et la gazinière ne marchent plus. Jean Louis Etienne et Nicolas Vanier savent bien cela, ils utilisent du propane, eux, (plus difficile à trouver).

 

A l’intérieur du Basta, ce samedi matin, nous sommes emmitouflés dans nos fourrures polaires, coiffés de bonnets et nous portons des gants en maugréant, dans l’attente du retour de voyage de l’aimable chargée de la base nautique quelques heures plus tard.

 

Lundi nous voilà bloqués.

Glace-autour-de-Basta.jpg

Oui, Chaumont, c’est beau. Sa cathédrale (Pas de majorettes en cette saison). Ce 17 décembre, alors que nous pensions redémarrer, naviguer au plus vite vers la Saône, sortir de ce canal chaumontique, le Basta est pris dans les glaces. La couche s’est épaissie pendant la nuit. Elle fait 3 centimètres d’épaisseur. Un gros pavé lancé depuis la berge ne rompt pas la surface, mais glisse jusqu’à l’autre rive… Un voisin en camping-car a sorti sa pelle pour fracasser la calotte. Il a du taper et retaper très fort pour réussir à la fêler. A l’intérieur du bateau, on entend de temps à autre, la glace frôler la coque. Ça fait d’étranges craquements… ça sonne un peu comme des déchirements…

 

Il faudra attendre un changement climatique, un réchauffement, des pluies (dimanche 23 d’après les prévisions), ou bien, le passage d’une péniche qui cassera la glace devant notre sillage. Peut-être d’ici trois jours, nous dit le service des affaires fluviales. Peut-être. Une « avalante » (qui descend le canal) se trouve encore en Saône…

 

Ah, Noël à Chaumont en Haute-Marne ! Au moins, il y a du champagne dans la région.

 

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17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 07:14
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Paris-Notre-Dame.jpgSamedi 8 décembre, départ en fanfare, suivi par les envoyés spéciaux, Eric Julian au micro et Jessica David à la photo. Ils mitraillent. A bord, jusqu’à Joinville le pont, trois courageux équipiers (Sarah, Géraldine et Fred) ont revêtu leurs cirés. Il pleut.

  1489--C3-80-bient-C3-B4t-Fred-1-.JPG

Il va beaucoup pleuvoir pendant trois jours. 

Basta-sur-la-Marne.jpg

La Marne est en crue. L’eau est si haute que certaines écluses sont fermées. Dans ce cas, les barrages sont ouverts. Comme nous remontons le courant, nous devons les passer moteur à fond. A Mery sur Marne, il y a quatre nœuds et demi de courant contre (soit 8 kilomètres /heure). Basta franchit le flot très lentement, passant tout juste les remous.

 

Sur certains tronçons, nous activons nous même les portes des écluses et le sassement grâce à une télécommande remise par les services fluviaux. C’est moderne. Cela permet d’être autonome. De ne pas attendre pour passer. Mais la Marne charrie des troncs, des branches. A l’occasion, ces amas viennent bloquer les portes des écluses. C’est beau la machine. Mais ça ne remplace pas l’homme ! « A qui l’dites-vous ! On n’arrête pas de le leur expliquer. Ils ne comprennent pas ! », grogne l’un de nos dépanneurs. Il préférerait écluser que dépanner.

Ecluse-remous.jpg

 

A part quelques arrivées nocturnes à l’aveuglette sur des quais à faible tirant d’eau et deux ou trois talonnages, on commençait presque à s’ennuyer.

 

Jusqu’au canal qui joint la Marne à la Saône. Il rallie Vitry-le-François à Maxilly en traversant la Champagne sur 224 kilomètres. 



Il y a 114 écluses à passer dont une bonne partie s’ouvre et se vide encore manuellement. Après Joinville, les éclusiers se relaient donc pour accompagner le bateau, le suivant d’écluses en écluses, en voiture ou en mobylette. 

Eclusier.jpg

Sont sympas les éclusiers. « Vous allez à Marseille ! Dire que nous z’aut’es, on reste toujours là ! », lance le premier. Triste histoire d’un suivant : il a perdu son fils de 15 ans tombé dans l’écluse « Y m’en reste bien un autre (fils), mais vivre à l’écluse, c’est plus pareil…. » Un prochain qui veut déjeuner à midi pile, laisse le Basta en plan dans un bief sans quai pour s’amarrer. Normal, il a encore douze pères Noël à accrocher aux murs de sa maison.

Jolies petites maisons que ces bâtisses de deux étages au toit bien pentu où parfois un ou deux nains de jardin rigolent à notre passage.

Bernard, le père de Daniel, a passé sa jeunesse à celle du Pouillot sur la commune de Hume où sa mère était éclusière. Pendant une centaine de kilomètres, accompagné de Juliette sa femme, rêveur, il a tiré des bouts, il est monté à l’échelle, a mouliné avec les éclusiers –souvenirs de jeunesse : Bernard, en culotte courte, faisait des bras de fer à la manivelle avec son frère. Sauf qu’il n’a pu arriver à son écluse de Proust à cause du grand froid. « Le plateau de Langre, précise-t-il, est l’un des plus froids de France ! ». Ah bon.

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4 octobre 2007 4 04 /10 /octobre /2007 13:19

Avec des revenus de pigites, pas facile de s'offrir un yacht comme Bolloré, même en travaillant plus !

Basta est un rêve de plusieurs années.
D'abord une opportunité, qu'il a fallu aller chercher en Martinique. 
Il était à peine en état ce vieux rafiot, il a fallu colmater une entrée d'eau avant d'attaquer l'océan.
Nous avons traversé l'Atlantique Nord à la voile en été 2006.
Le temps a d'abord été clément. Trop clément. Beaucoup de calmes plats.

Jusqu'à l'approche de l'Europe...

DSC-6745-tempete-vraie.jpg
Martinique/Manche = 40 jours de mer ! Sans pouvoir atteindre l'escale intermédiaire des Açores parce que l'anticylone générait des vents contres, d'Est, à l'approche de l'archipel.

Puis, Le Havre/ Paris, par la Seine, objectif : Choisy le Roi !

Depuis un an, à sec sur les quais du port de Choisy, tout près du RER, nous l'avons refait à neuf...

 

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29 septembre 2007 6 29 /09 /septembre /2007 10:32

Si le reportage est la base du journalisme, dans la pratique, les phénomènes de fusion et de concentration des médias ont mis à mal la diversité de la presse qui est de plus en plus aliénée aux flux incessants d'images et de nouvelles déversées par l'internet, dans le mainstream de l'actualité et de la pensée...

Nous disons Basta à ce journalisme-là !
Vous venez de saisir les raisons du nom du bateau...

DSC-6501-navigation-avant.jpg

Confrontés à cette évolution, après une dizaine d'années de piges, basés à Paris, prenant l'avion pour les quatre coins du monde, nous avons eu cette idée simple : faire du reportage autour du monde en bateau à voiles.

L'objectif : renouer avec un journalisme de terrain, à l'heure où les journaux accordent moins de budget et de place aux reportages, particulièrement à l'étranger. Il est si loin le temps d'Albert Londres ! Aujourd'hui c'est quatre à cinq jours pour une enquête. Le reste se traite au téléphone et via Internet.

Le BATEAU BASTA est donc devenu à la fois une maison nomade et une rédaction itinérante qui nous permet de défendre une certaine conception de notre métier en allant prendre les informations à la source, au plus près ; pour constater sur place et sur pièces, pour éprouver toute la complexité et l'épaisseur du monde, puis en témoigner avec notre subjectivité.

Notre voilier peut ainsi rester plusieurs mois dans une baie de la mer des Caraïbes, servant de point de chute entre des allers-retours à l'intérieur du pays, voire dans un pays voisin.
Avec un sac, un hamac, on prend un autobus, et hop ! Pour aller crapahuter, rencontrer les gens,   prendre le temps d'écouter, d'enregistrer, de photographier leur univers, pas seulement de tirer rapidement leur portrait.

De retour au bateau, nous prenons le temps de réfléchir, d'écrire, d'éditer; puis nous envoyons nos matériels texte et photos ou son, via internet. Nous pratiquons ainsi une forme originale de "slow" journalisme qui colle à notre vision du métier, et qui nous permet, de plus, de vivre en autonomie, proche de la mer et de la nature, en laissant une empreinte carbone minimale: nous avançons avec le vent, produisons notre énergie avec des panneaux solaires, récupérons l'eau de pluie autant que possible; et nous mangeons souvent le fruit de nos propres pêches...

Puis, nous levons l'ancre et hissons les voiles vers une prochaine escale, de prochains reportages...

Depuis notre départ à bord de BASTA, en décembre 2007, notre rédaction nomade nous a permis de publier dans LA VIE un reportage sur le  mouvement antimafia de Sicile, dans le NOUVEL OBS de dévoiler la silicose mortelle des ouvriers du textile turcs qui sablent nos jeans à la mode, ou encore, pour LE MONDE DIPLOMATIQUE de mener une enquête sur l'exploitation des ouvrières agricoles marocaines, et pour ALTERNATIVES ECONOMIQUES sur la spoliation des forêts d'arganiers par l'industrie cosmétique... BASTA a ensuite mis les voiles sur l'Afrique de l'Ouest dénonçant au passage l'accaparement des terres maliennes par des puissances étrangères dans TERRA ECO. De l'autre côté de l'Atlantique, nos reportages ont pointé le leurre de la "banane durable" antillaise, ou rapporté l'effervescence de la démocratie participative vénézuélienne dans notre livre "Chroniques bolivariennes" publié aux Editions du Croquant en mars 2014. Dernièrement, nous avons publié un article dans LE MONDE DIPLOMATIQUE sur les impacts de la prolifération de barrages hydroélectriques en Amérique centrale, sous le titre "Qui a tué Berta Caceres ?" Actuellement, nous faisons le plus souvent des reportages radiophoniques en Amérique Centrale, pour une émission de reportages et de voyages de la radio suisse romande.

 

 

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Bateau BASTA Bateau Basta - dans Le projet

BASTA est en Bretagne...

Après 63 jours de mer depuis le Panama, Basta flotte sur la Vilaine.

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